Muscade en poudre
Une épice incontournable, ici dans sa version moulue. Impossible de cuisiner sans elle tant elle est présente dans les recettes de notre terroir ! Le muscadier produit deux épices distinctes : la graine (noix de muscade) et sa résille fibreuse (macis). La poudre de muscade est le résultat de la mouture de la noix.
La noix de muscade est originaire des îles Banda dans l’archipel indonésien des Moluques où elle fut cultivée dès le Moyen-Âge. Vendue aux Vénitiens à des prix élevés, le lieu de sa culture a longtemps été gardé secret par les marchands désireux de protéger cette précieuse denrée prisée pour sa rareté, son goût unique et ses vertus médicinales et aphrodisiaques.
Dès le XVème siècle, les Européens cherchent à atteindre les îles productrices de la muscade afin de se la procurer à moindre coût. La demande est si importante qu’on considère alors la muscade comme plus précieuse que l’or, et les pays européens rivalisent afin de trouver la source et de la contrôler. Les Portugais, les Anglais et les Hollandais se succèdent dans la conquête des Moluques. Les Anglais s’empareront finalement de deux des îles Banda. Mais les Pays-Bas accordent une valeur si importante à la muscade qu’ils concèderont aux Anglais une de leurs îles du Nouveau Monde en échange de la restitution d’une des îles de Banda. L'île en question s’appelle alors New-Amsterdam, l’actuel New-York.
Au XVIIIème siècle, les Français arriveront à se procurer quelques plants grâce à Pierre Poivre et réussiront à cultiver la muscade sur l’île de France et l’île Bourbon. Le monopole de la muscade est alors brisé.
Pendant les guerres napoléoniennes, les Britanniques occupent les îles Moluques et introduisent la muscade en Indonésie. Suite à une épidémie vers le milieu de XIXème siècle, la muscade est introduite aux Antilles. Elle fait depuis la fortune de la Grenade .Actuellement, les régions productrices de la muscade sont les îles Moluques d’Indonésie mais aussi le Sri Lanka, les Caraïbes et l’Afrique du Sud.



